La prise de parole citoyenne comme moyen d’opposition à un projet de développement peu durable : l’exemple du projet de centrale thermique de Lucenay-Cossaye (Nièvre)
Résumé
The project of the opening of a coal mine, associated to an electric power station, in the department of Nièvre, in France, generated a great citizen mobilization. Taking this example, this paper tends to demonstrate that the citizen participation, organized by public surveys, corresponds to an institutionalization of the process of “taking voice”, brought to the light bu A. O. Hirschman. In planning and urbanism policies, the “voice” is the only mean to express displeasure for citizens, because “defection” is generally not conceivable. But “voice” is also a mean to measure the perception of the “sustainability” of a development project and of its acceptance (or rejection) by citizens.
A travers l’exemple de la mobilisation citoyenne contre le projet d’ouverture d’une mine et de création d’une centrale thermique au charbon dans la Nièvre, cet article vise à démontrer que le mode de participation des citoyens, organisé par le biais des enquêtes publiques, correspond à une forme d’institutionnalisation du processus de prise de parole, mis en lumière par A. O. Hirschman. Dans le cadre des politiques d’aménagement et d’urbanisme, la prise de parole reste le seul moyen d’expression d’un mécontentement par les citoyens, dans la mesure où la défection n’est généralement pas envisageable. Mais, elle s’avère être aussi un moyen de mesurer la perception du degré de « durabilité » d’un projet de développement, et de son acceptation (ou de son rejet) par les citoyens concernés.