Dans un passage de son sermon, Trigge (c. 1540 – 1606), pasteur de Welbourne dans le Lincolnshire, observe : "Strangeness of eclypses, and the multitude of them in our dayes [...] and the two eclypses of the sonne which shall be seene this yeare [...], the inflammations of the aire and the raging of the seas, the unseasonable sommers and the miraculous floodes which wee have had, [...] surely these are signs of this his [Christ's] comming". Cette communication propose d'explorer la manière dont ces observations de Trigge sur des anomalies climatiques font écho à des développements sur le thème du mundus senescit et à des rappels de passages prophétiques de la Bible et s'intègrent à un constat de la dégénérescence morale et spirituelle de la société de son temps. En effet, Trigge ouvre son sermon par une citation des 3 premiers versets du chapitre 24 d’Isaïe, évoquant la dévastation de la terre par l’Eternel , et son propos est d’exhorter ses auditeurs à réformer leur vie, non seulement en leur rappelant l’inéluctabilité de la rétribution divine, mais en en suggérant l’imminence. Cette perspective fait l’objet de nombreuses mentions dans le sermon qui s’inscrit ainsi dans ce que l’on identifie comme « l’apocalyptique Tudor », dans la lignée de John Bale et de George Joye, les turpitudes humaines comme les phénomènes climatiques inquiétants étant présentés comme autant de signes que la fin des temps est proche.