"Genre et corporalité dans la trilogie ibérique de Bigas Luna (1992-1994) : du corps humain au corps filmique" - Espaces Humains et Interactions Culturelles Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

"Género y corporalidad en la trilogía ibérica de Bigas Luna (1992-1994): del cuerpo humano al cuerpo fílmico"

"Genre et corporalité dans la trilogie ibérique de Bigas Luna (1992-1994) : du corps humain au corps filmique"

Diane Bracco

Résumé

Le cinéaste catalan Bigas Luna a réalisé au cours de la première moitié des années 1990 une trilogie qu’il a lui-même qualifiée d’'ibérique" – Jamón jamón, Huevos de oro et La teta y la luna –, véritable hymne à la culture méditerranéenne porté par des personnages masculins et féminins dont la typification outrée et les modalités de représentation motivent une réflexion sur l’identité espagnole et sur le dialogue entre les genres. De multiples clins d’œil plus ou moins explicites au patrimoine culturel national parcourent les différents volets de ce triptyque et constituent un réseau transtextuel faisant converger références littéraires, picturales et cinématographiques au sein de l’espace filmique. Cette communication se proposera d’étudier les représentations du genre à travers le prisme de la réécriture dans les trois films qui composent cette unité. Tributaire du surréalisme espagnol, le cinéma de Bigas Luna puise essentiellement ses racines dans l’œuvre de Dalí et dans la filmographie de Buñuel mais insère aussi citations et allusions à l’esperpento de Valle-Inclán, à l’art religieux baroque ou encore à la peinture de Goya. La réécriture s’opérant le plus souvent sur le mode du détournement, ce sont les portraits de figures excessives que brosse le metteur en scène, portraits coïncidant à première vue avec la traditionnelle distribution binaire des genres et semblant établir une hiérarchie entre ceux-ci. Bigas Luna oppose en effet les images d’une virilité hypertrophiée à celle d’une féminité bien souvent réifiée, fétichisée par le regard masculin. Toutefois, le décodage des références transtextuelles à la lumière du contexte dans lequel elles s’insèrent induit en réalité une toute autre lecture et suggère que les frontières entre masculinité et féminité sont bien plus perméables qu’il n’y paraît : vulnérable, subordonné aux personnages féminins, à la fois moteurs de son ascension et de sa déchéance, le sujet masculin suit tout au long de la trilogie un parcours qui s’avère être régressif, couronné par le retour définitif à la figure divinisée de la mère nourricière dans le troisième volet du triptyque.
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  • HAL Id : hal-02448622 , version 1

Citer

Diane Bracco. "Genre et corporalité dans la trilogie ibérique de Bigas Luna (1992-1994) : du corps humain au corps filmique". Colloque international "Féminin Masculin : hier et aujourd'hui, ici et ailleurs" organisé par le réseau ALEC (Amérique latine Europe Caraïbes). Université de Limoges, Mar 2013, LIMOGES, France. ⟨hal-02448622⟩
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